Comme le souligne l’économiste Robin Rivaton «certains se demandent si les gens vont quitter les villes. Ce n’est pas ce qu’on observe». Il constate bien une recherche de maison individuelle, «mais pas de mouvement de fond qui traduirait une désaffection des villes». «Il n’y aura pas de répartition plus homogène de la population sur le territoire», insiste l’économiste, qui croit que le phénomène de métropolisation va, au contraire, perdurer.
–
Pour preuve, Bouygues Immobilier a rendu publics les résultats d’une enquête menée au début de l’année via son aménageur UrbanEra, afin d’«en savoir davantage sur les rêves d’habitat des Français», et d’«impliquer davantage les utilisateurs finaux dans la conception de ses futurs projets».
–
Enseignement principal : plus d’un an après le début de la crise sanitaire, les Français ne rêvent pas tous de quitter les grands centres urbains. En revanche ils aimeraient habiter un «village dans la ville», souligne Laurent Michelin, directeur de l’innovation de Bouygues Immobilier. Les grandes tendances actuelles ont même été renforcées par les effets de la pandémie, estime le promoteur. Ainsi, les participants à cette consultation citoyenne se sont très majoritairement prononcés en faveur d’un quartier convivial, calme, avec une forte présence de nature.
Il est très intéressant de constater que l’immobilier doit se réinventer sans cesse dorénavant. En multipliant les sondages sur les différentes cibles et dans le contexte de l’après COVID 19, les opérateurs essaient de se positionner dans la durabilité en concevant et pilotant des projets faisant la part belle à la mixité d’usages.
–
Certains experts, invités à s’exprimer dans le cadre d’une conférence de l’ESTP Paris sur «les maîtres d’ouvrage dans le monde d’après», estiment que ni les choix résidentiels, ni l’offre immobilière n’évolueront de manière drastique une fois la crise passée.
–
Effectivement les curseurs bougent : plus d’environnement, d’espace et de sécurité, à l’instar du programme Joia Méridia à Nice avec la création d’une éco-sphère de quartier qui cultive l’art du bien-être. Le but est de multiplier les espaces intérieurs-extérieurs afin de profiter au mieux des plaisirs de l’agréable climat méditerranéen, chaud en été et lumineux en hiver.
–
La dualité, selon Robin Rivaton, réside sur le fait que «le sujet n’est pas la densité des villes mais la suroccupation des logements». «C’est pour cela que la pandémie s’est propagée si durement en Seine-Saint-Denis, dans les quartiers nord de Londres, ou à Brooklyn». Pour lui, la question n’est pas tant de produire des logements différents, mais bien d’en produire pour répondre à la demande. Et, de ce point de vue, «l’effondrement des permis de construire est dramatique».